« Les Affaires d’État sont mes affaires de cœur », Lettres de Rosalie JULLIEN, une femme dans la Révolution, 1775-1800, Présentées par Annie Duprat, Paris, éd. Belin, 2016, 556 p., prix 23 €.

 

rosalie jullien

 

Compte-rendu de l’ouvrage par Catherine Chadefaud, secrétaire générale de REFH.

Rosalie Jullien, née Ducrollay, en 1745, à Pontoise, dans une famille aisée, appartient au milieu de la bourgeoisie marchande et citadine. Elle épouse Marc-Antoine Jullien issu d’une famille de propriétaires fonciers du Dauphiné.

Qui fut cette femme qui laissa une abondante correspondance pendant le Révolution, fréquenta l’Assemblée Nationale à Paris, invita des députés à sa table, se passionna pour l’actualité et la vie politique ? Souvent séparée de son époux, qui fut député de la Drôme à la Convention, Rosalie  lui écrivait longuement. Le couple eut deux fils  qui participèrent à la vie politique du pays.

La sélection des lettres,  présentée par Annie Duprat,  comporte un découpage chronologique en quatre périodes  de 1779 à 1810. Références bibliographiques et index des noms propres  aident à la découverte des passions de cette « écrivassière engagée ».

 Rosalie est témoin de son temps et de ses bouleversements, elle observe, elle analyse. Entre Paris et Romans, elle assiste aux évènements de l’été 89, au 10 août 1792, elle écrit aussi à son fils aîné, agent du Comité de Salut Public à Cherbourg, puis Lorient et enfin Bordeaux. Pour la période qui suit Brumaire (1799) les lettres de Rosalie  semblent moins engagées politiquement, même si leur auteure est toujours aussi avide de suivre la presse. Cependant elle s’inquiète souvent du sort  de ses deux fils engagés dans la vie politique et militaire (à Naples, à Genève puis en Hollande). Les soucis et les évènements familiaux reprennent cependant  le dessus.