Du 20 novembre au 13 décembre, le Mouvement du Nid fait tomber les masques de respectabilité, voire de « progressisme » que certains mettent sur le système patriarcal et raciste de la prostitution à travers une série d’initiatives.

Cette année, le Mouvement du Nid a choisi d’inscrire dans une seule et même campagne de sensibilisation toutes les actions qu’elle conduit à l’occasion des journées des 20, 25 novembre et 10 décembre, pour alerter sur le système prostitueur : ni du sexe, ni un travail, c'est une violence sexiste et sexuelle contre les femmes et les filles, et une atteinte aux droits fondamentaux des enfants et des femmes, perpétrée par des hommes "clients" prostitueurs.

20 novembre : Journée mondiale des droits des enfants 

Prostitution des mineur·es : Mobilisation générale !

Le Mouvement du Nid dévoile ses affiches de prévention et sa brochure jeune public, qui s'inscrivent dans une approche globale de la prostitution des mineur·es

  • Attrait pour de l’argent facile ? Expérience d’ado ? Les apparences de la prostitution sont trompeuses pour les jeunes mais aussi pour les adultes. La prostitution heureuse ou féministe n’existe pas : les survivantes et les personnes, majeures ou mineures que nous accompagnons nous en font le récit.
  • Il n’y a pas d’argent facile, on ne s’enrichit pas avec la prostitution, mais on en garde à jamais des séquelles physiques et psychologiques. Ceux qui s’enrichissent, ce sont les exploiteurs et les proxénètes.

Les affiches : Avec ces visuels qui peuvent toucher tant les victimes (garçons et filles) que l’entourage et les témoins, l'ambition est de s’attaquer à un pivot de la prostitution des mineur·es : son image édulcorée au travers de représentations mensongères, devenues banales dans les médias et les réseaux sociaux, dont la plus emblématique est le personnage de la « sugar baby ». Cette campagne porte une variation autour de deux visuels : le premier invitant, sans jugement et sur un ton léger, les jeunes à remettre en cause la marchandisation de la sexualité ; le second suggérant que les jeunes en prostitution sont bien victimes de violence, même si celle-ci est dissimulée.

La brochure : Comment aborder un sujet aussi sensible et pétri d’idées reçues que la prostitution avec des jeunes de 15 à 25 ans? En prévention, le Mouvement du Nid replace ce thème au cœur de l’éducation à la sexualité : aborder les stéréotypes et l’égalité femmes hommes, l’égalité et le désir partagé dans les relations amoureuses, la vie affective et la sexualité, puis les violences sexistes et sexuelles, dont la prostitution.

Voir sur le site du Mouvement du Nid

Toutes les infos sur leurs outils

Ni un travail ni du sexe, la prostitution est une violence sexiste et sexuelle contre les femmes et les filles
Voir sur leur site 

 

 

 

Claire Desaint, vice-présidente de REFH - membre de la Clef - et de FDFA et administratrice de la Clef est intervenue au mardi de la CLEF sur l'exploitation du corps des femmes comme violence, dans le continuum de la prostitution et de la GPA.

programme

Programme en pdf

Programme en word

Pour s'inscrire

Etant donné que ce sont les vacances, le Mardi de la Clef n'aura lieu qu'à distance.

 

Le 11 novembre 2020, le comité CEDAW a publié une recommandation (38) au sujet de l'article 6 qui porte sur la prostitution. 

Cette recommandation ne parle PLUS  de "travail du sexe" et parle de lutte qui implique de décourager la demande. Bref, c'est une grande victoire face aux forces pro-prostitution
On constate combien la mobilisation du réseau abolitionniste international a pu jouer et porter ses fruits. REFH avait envoyé une contribution en ce sens au Comité Cedaw, ainsi quavec le CLEF dont elle est membre.

Voir le texte traduit en français de la recommandation 38 du Comité Cedaw.

 Voici la traduction de la déclaration du Comité CEDAW  traduite en français

Un comité des Nations unies appelle à la répression de la traite des femmes et des filles à l'ère numérique

GENÈVE (11 novembre 2020) - Le comité des droits de la femme des Nations unies a appelé aujourd'hui les gouvernements à poursuivre tous les moyens appropriés pour éliminer la traite des femmes et des filles, soulignant l'utilisation croissante des médias sociaux pour recruter les victimes de la traite pendant la pandémie COVID-19.

 Dans sa recommandation générale publiée aujourd'hui, le Comité pour l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes (CEDAW) a constaté que les femmes et les filles continuent d'être les principales victimes de la traite dans le monde, malgré les cadres juridiques et politiques de lutte contre la traite existant aux niveaux national et international.

Le Comité a souligné que les réalités de la traite des femmes et des filles s'étendent désormais bien au-delà du monde hors ligne, soulignant les tendances récentes de la traite dans le cyberespace. Le développement des médias sociaux et des applications de chat pour accéder facilement aux victimes potentielles lorsque les trafiquants ne peuvent pas utiliser des moyens plus traditionnels pour recruter des femmes et des filles à des fins d'exploitation sexuelle pendant les périodes de fermeture de COVID-19 est alarmant, a déclaré le Comité.

"La pandémie mondiale a révélé le besoin urgent de s'attaquer à l'utilisation de la technologie numérique dans et contre la traite", a déclaré Dalia Leinarte, membre de la commission qui a dirigé la rédaction de la recommandation générale.

Le CEDAW a appelé les entreprises de médias sociaux et de messagerie à mettre en place des contrôles pertinents pour atténuer le risque d'exposer les femmes et les filles à la traite et à l'exploitation sexuelle. Il a également demandé à ces entreprises d'utiliser leurs données importantes pour identifier les trafiquants et les parties impliquées du côté de la demande.

"La lutte contre la traite des êtres humains implique également de décourager la demande", a souligné M. Leinarte.

 Les experts ont exhorté les gouvernements à s'attaquer aux causes profondes qui poussent les femmes et les filles dans des situations de vulnérabilité. Ces problèmes fondamentaux résident dans la discrimination fondée sur le sexe, notamment les injustices socio-économiques dans les pays d'origine, les politiques migratoires et les systèmes d'asile sexistes dans les pays étrangers, ainsi que les conflits et les urgences humanitaires.

"La traite est un crime sexiste, étroitement lié à l'exploitation sexuelle", a déclaré Mme Leinarte, ajoutant que "les États parties doivent créer des conditions appropriées pour garantir que les femmes et les filles soient à l'abri du danger de la traite".

Le Comité a demandé que les politiques publiques assurent l'autonomie des femmes et l'égalité d'accès à l'éducation et aux opportunités d'emploi. Il a également demandé instamment la mise en place d'un cadre de migration sûre tenant compte des spécificités des hommes et des femmes afin de protéger les femmes et les filles migrantes. Le Comité a souligné l'importance de systèmes complets de protection et d'assistance pour aider les femmes et les filles déplacées dans les conflits et les situations d'urgence.

"La lutte contre la traite des femmes et des filles dans le contexte des migrations mondiales nécessite l'engagement du cadre de protection plus large découlant du droit international humanitaire, du droit des réfugiés, du droit pénal, du droit du travail et du droit international privé", a souligné le Comité dans sa recommandation générale.

5 ans après son entrée en vigueur, la loi du 13 avril 2016 a prouvé qu’elle était un bon outil pour changer le regard de la société et donner des droits et des alternatives aux personnes prostituées.

Mais elle est encore loin d’être suffisamment mise en œuvre. Le portage politique et les moyens sont très insuffisants.

Plusieurs associations se sont réunie dans une Fédération informelle, FACT-S, et des personnes survivantes de la prostitution, pour faire le bilan de la loi du 13 avril 2016 et formulé leurs recommandations pour une phase II qui permettrait de faire sortir 40 000 personnes de la prostitution en 10 ans: FACT-S réunit l'Amicale du Nid, le Mouvement du Nid, la Fondation Scelles et CAP International.

Le Mouvement du Nid publie sur son site un article demandant une phase 2 de la loi  !

Quelques extraits :

"Comme l’ont démontré à la fois le rapport inter-inspections de juin 2020 et le rapport de FACT-S, Fédération des acteurs de terrain aux côtés des personnes prostituées et des survivantes de la prostitution, dont nous faisons partie, publié en février 2021, la loi du 13 avril 2016 est une loi complète et concrète pour renforcer la lutte contre le système prostitueur et accompagner les personnes prostituées. Que ce soient les commissions départementales de lutte contre la prostitution, les parcours de sortie ou les mesures de pénalisation et responsabilisation des « clients », ça marche ! En revanche, la loi n’est pas mise en oeuvre partout, certains pans de cette loi ne le sont pas du tout et globalement, la volonté politique de réduire effectivement de manière significative le. nombre de victimes de la prostitution est insuffisante.

C’est d’autant plus regrettable que malgré cela et sans campagne nationale de communication depuis 2017 sur la loi, le changement de regard a commencé à opérer. En janvier 2019, 78% des Français·es, se déclaraient favorables à la loi du 13 avril dans un sondage Ipsos-CAP international. En outre, on le voit, la société s’inquiète de façon grandissante de la prostitution des mineur·es, c’est un signe d’un abaissement du seuil de tolérance aux violences. Même chose dans les tribunaux où les peines pour proxénétisme ou violences envers les personnes prostituées, sont nettement plus en adéquation avec les violences subies qu’avant. Mais si ces résultats positifs sont là, l’impunité des prostitueurs « clients » reste la règle.

Quatre revendications principales :

  • Plus de parcours de sortie, au moins 4 000 par an, mieux dotés.
  • Plus de prévention à destination des jeunes de plus en plus confrontés à l’hypersexualisation et au proxénétisme
  • Moins d’impunité pour les prostitueurs, proxénètes et surtout « clients »
  • Des campagnes de communication pour faire connaître mieux la loi aux personnes concernées, intégrer la prostitution dans toutes les campagnes sur les violences faites aux femmes, et pour faire comprendre la nécessité de l’interdiction d’achat d’acte sexuel dans un objectif d’égalité femmes-hommes.

Extrait du Rapport FACT-S

Partout où cette loi est appliquée, elle est efficace parce qu’elle est juste et équilibrée. Elle prévoit la prévention de la prostitution auprès des jeunes ; elle ouvre des droits, protège les victimes du système prostitutionnel et leur permet d’en sortir quand elles le souhaitent ; elle sanctionne les proxénètes, les trafiquants et les « clients » qui sont à l’origine de cette violence.

Article de l’Amicale du Nid : cette loi d’abolition est nécessaire

CP du Haut Conseil à l’égalité

Le Comité Interministériel du Suivi de la loi s’est réuni le lundi 08 février 2021 .

Dans un article publié le 13 août sur Hospimédia, Marcel Nuss déclare mettre fin à son engagement associatif pour les "assistant.es sexuel.les".

REFH se réjouit de ce désengagement qui renforce son opposition à l"assistance sexuelle".

Voir l'article

A part des difficultés financières, il relève des comportements indignes : "certaines personnes traitent les accompagnants sexuels comme des objets".

Ces comportements indignes forment justement un des arguments pour s'opposer à l'assistance sexuelle qui n'est autre que de la prostitution pour hommes handicapés, avec toutes les violences et dérives que l'on connait sur les personnes prostituées.

Ce désengagement  doit être sérieusement considéré alors que le Conseil national d'éthique a été saisi une nouvelle fois sur ce sujet.