Le 11 mai 2023, les député.es européen.nes ont approuvé l'adhésion de l'UE à la Convention d'Istanbul sur la prévention et la lutte contre la violence à l'égard des femmes et la violence domestique, malgré l'opposition de l'extrême droite.

La décision envoie un message politique clair aux non-signataires.
Le Parlement européen appelle les Etats membres qui ne l'ont pas encore ratifié à le faire dès que possible.
Six États membres [Bulgarie, République tchèque, Hongrie, Lettonie, Lituanie et Slovaquie] n'ont pas encore adhéré au traité. La co-rapporteure Arba Kokalari (PPE, SE) a appelé les six Etats qui n'ont pas ratifié la convention à le faire immédiatement. "Nous disons maintenant que l'Europe a une tolérance zéro pour la violence contre les femmes", a-t-elle  déclaré.

Il appartient aux États membres de donner l'approbation finale. Les députés espèrent maintenant qu'ils décideront en juin.

Selon le co-rapporteur, l'eurodéputé Łukasz Kohut (S&D, PL), la Convention d'Istanbul est l'outil le plus efficace pour lutter contre la violence fondée sur le genre.  "La violence fondée sur le genre est le plus grand problème quotidien non résolu en Europe".
 La vice-présidente de la FEMM, l'eurodéputée Eugenia Rodríguez Palop (La Gauche, ES), reconnaît que, bien que son champ d'application soit effectivement très limité, l'adhésion "aura un impact positif sur la santé et la vie des femmes dans toute l'UE".
"Nous serons intraitables avec les six pays sur 27 qui continuent d'agir au mépris de nos droits", a déclaré l'eurodéputée Karima Delli (Verts/ALE, FR).

Les groupes S&D, Renouveau européen, les Verts, la gauche et une grande partie du PPE ont voté en faveur du texte.
 
L'extrême droite a voté contre la ratification en raison de la pression exercée concernant la supposée "idéologie du genre" et de la reconnaissance du genre socioculturel.
Les délégations du FdI (ECR, IT) et de la Lega (ID, IT) se sont abstenues.  La vice-présidente du PE Pina Picierno (S&D, IT) a réagi au vote des partis d'extrême droite italiens : "La conception des femmes par les deux principaux partis majoritaires est rétrograde, non civilisée et libertaire".
Tous les députés suédois ont voté oui, à l'exception des Démocrates de Suède (ECR, SE). La co-rapporteure Arba Kokalari (PPE, SE) a déclaré qu'il était "totalement incompréhensible" que les démocrates suédois n'aient pas voté en faveur de cette décision historique.
 L'eurodéputé Robert Biedroń (S&D, PL), président de la FEMM, a réagi au vote de l'extrême droite en déclarant : "Il me semblait que les hommes adultes ne croyaient plus aux contes de fées et aux monstres, je suis donc surpris que mes camarades de classe parlent autant du monstre du genre. J'en appelle à la raison".