REFH suit les travaux du Conseil de l’Europe et particulièrement ceux de la Conférence des organisations internationales non gouvernementales.
La vice-présidente de cette conférence, Anne Nègre, chargée de l’Égalité Femmes-Hommes, est membre de notre association depuis sa création. En octobre 2017, nous avions soutenu publiquement (Tribune dans Libération), les 15 réclamations adressées à 15 pays européens dont la France, lancées à l’initiative de UWE (University Women of Europe) et prises en charge par Maître Anne Nègre, avocate au barreau de Versailles, qui réclamaient l’application de la Charte sociale européenne, c’est-à-dire l’égalité des chances et l’égalité de rémunérations entre les femmes et les hommes dans ces 15 pays (qui contrevenaient à la Charte). Voir le lien : https://www.lemondedudroit.fr/institutions/70532-droit-egalite-remuneration-comite-europeen-droits-sociaux-constate-violations-quatorze-pays.html
En octobre 2020, c’est sur un autre terrain, celui des violences faites aux femmes que nous sommes amenées à soutenir la Recommandation proposée par Maître Nègre, dans le cadre de la Conférence des OINGs du Conseil de l’Europe.
La Conférence des Organisations internationales non gouvernementales du Conseil de l’Europe a adopté le 15 octobre une recommandation de soutien à la Convention d’Istanbul sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique.
Recommandation disponible ci-joint et en téléchargement :
https://rm.coe.int/conf-ple-2020-rec2-fr-convention-istanbul/16809fe021
Ces organisations notent que : « Le processus de ratification de la Convention d’Istanbul se poursuit. Par contre, il est suspendu ou rencontre une forte opposition sur sa mise en œuvre ou même une volonté de retrait dans de plus en plus de pays dont la Bulgarie, la Slovaquie, la Pologne, la Roumanie, la Hongrie, la Turquie. On constate que dans ces pays sont au pouvoir des régimes conservateurs alliés aux forces religieuses les plus traditionnelles faisant des amalgames entre la réalité juridique des dispositions de la Convention d’Istanbul et leurs volontés d’un frein à l’émancipation des femmes, à l’égalité entre les femmes et les hommes, au libre choix de l’orientation sexuelle de leurs citoyens.
Exhortons la Société Civile à défendre l’égalité entre les femmes et les hommes, conditions sine qua none de l’État de droit et de la Démocratie mises à mal dans ces États Membres. A agir pour obtenir la ratification et la mise en œuvre sans délai de la Convention d'Istanbul dans tous les États Membres du Conseil de l'Europe conformément à leurs engagements. Cette Convention a comme but de protéger des millions de filles et de femmes de la violence allant jusqu’aux crimes.
Exhortons les États Membres du Conseil de l’Europe à protéger les femmes de toutes violences fondées sur le genre et des violences domestiques, en conséquence à se donner les outils nécessaires en ratifiant la Convention d’Istanbul, à prévoir des infractions pénales les sanctionnant, à prendre des mesures pour protéger toutes les victimes de violences fondées sur le genre
Appellons l’Union Européenne à ratifier la Convention d’Istanbul de toute urgence
Appellons les États Membres à mettre en place des programmes d’éducation et d’information à l’égalité et à la non-discrimination entre les filles et les garçons dès le plus jeune âge pour changer les comportements et les mentalités, mettre fin aux stéréotypes sexistes qui sont le ferment de cette violence conformément à l’article 14 de la Convention. A sensibiliser et informer le public sur la prévention de la violence, sur le lien structurel entre l’inégalité entre les femmes et les hommes et la violence à l’égard des femmes.
Appellons les États Membres à soutenir les associations et OING des mouvement des femmes luttant pour l’égalité entre les femmes et les hommes, contre l’obscurantisme, et se voyant attaqués, niés dans leur combat, ne recevant guère de financement public, les condamnant à disparaitre à terme, malgré la pertinence de leurs actions, leur rôle majeur dans l’action publique, reconnu dans l’article 8 de la Convention d’Istanbul particulièrement dans ces temps de crise.
Appellons les États Membres qui connaissent désormais les fondements de la violence faite aux femmes et de la violences domestique, à respecter leurs engagements internationaux et européens, de promouvoir l’égalité réelle entre femmes et hommes dans tous les domaines et les droits fondamentaux des femmes par une stratégie globale en appliquant la Convention d’Istanbul et la mise en œuvre de la Stratégie de l’Egalité entre les Femmes et les Hommes du Conseil de l’Europe.